Quand je suis allé vous voir, l'anxiété que je subissais dans de nombreuses situations me faisait cruellement souffrir, handicapait gravement ma vie quotidienne, restreignait ma vie professionnelle, amicale, familiale et sentimentale, rendant chaque déplacement problématique (ascenceur, cinéma) voire impossible sans une très grande souffrance (train, voiture, métro, avion) pendant des semaines. Dans ces conditions, j'avais une qualité de vie très dégradée et je ne voyais pas du tout comment m'en sortir. J'étais complétement perdu.
Pendant et après nos entretiens, j'ai retrouvé mon autonomie : désormais je prends le train, la voiture, le métro, etc. sans problème et si j'ai parfois de petites "montées d'adrénaline" de quelques instants je sais comment les gérer.
A vrai dire, j'ai même de plus en plus de mal à me souvenir de ce qu'était ma vie quand elle était entièrement vouée pendant tant d'années à éviter ou à subir de l'anxiété.
Ces entretiens donnent des compétences, des repères stables (qui persistent dans le temps), des méthodes simples et efficaces (donc utilisables après, ailleurs, dans d'autres situations). On devient compétent pour résoudre des problèmes intérieurs qu'avant on ne faisait que subir. Les entretiens au bout d'un moment ne sont plus indispensables puisqu'on a les méthodes pour faire sans.
Je me connais mieux, je sais mieux comment fonctionne mon esprit, je connais ma propension à imaginer des conneries et des horreurs.
Donc avec un peu de distance et d'humour, de fermeté aussi, avec l'habitude je stoppe bien plus facilement maintenant ma machine à fabriquer des catastrophes. Ce qui me fait gagner un temps fou. Si la santé c'est le "silence des organes", la santé mentale pour moi c'est le silence de la peur : elle m'a lâché les basquettes, je pense enfin à autre chose, je FAIS autre chose, je vais mieux.
J'essaie d'être impitoyable avec mes idées fausses mais pas impitoyable avec moi-même : mes exigences sont réelles mais plus réalistes.
Toute une série d'idées, auxquelles j'ai beaucoup réfléchi depuis, qui m'ont beaucoup apportées et qui me semblent justes : l'idée qu'on ne murit pas seul mais au contact de rencontres saines, l'idée que la confiance en soi c'est de savoir que l'on pourra résoudre un problème ou réagir à une situation difficile sans savoir ni laquelle ni comment, l'idée que nous ne sommes pas indépendants les uns des autres et qu'il est vain de tenter de l'être, l'idée que penser c'est se poser des questions sur ce qu'on pense, l'idée que le présent est toujours mieux que le passé et l'avenir, sauf pour le préparer, que ce qui compte ce n'est pas l'intensité des émotions mais plutôt leur qualité et la richesse de ce qu'on vit au présent, que les idées sont des outils précieux quand elles sont efficaces ou qui peuvent nous "bouffer" quand on les laissent s'imposer à nous sans qu'on les ait interrogées, entre autres...
Je n'ai plus honte de moi, plus honte de l'agoraphobie, que je peux en parler sans rougir. c'est un gros soulagement, le poids retiré des épaules rend les avancées plus légères.
J'espère que cette réponse vous sera utile pour aider d'autres personnes qui sont dans la souffrance. Nos entretiens, ce que j'ai appris ces soirs-là, la façon intelligente et humaine dont vous meniez ces rencontres, ont changé ma vie. J'y pense tous les jours. Car non seulement vous m'avez aidé à sortir de l'enfer mental où je vivais, mais j'ai aussi appris beaucoup sur le plan humain.